Pour la CFTC, courir au tribunal pour contester le Plan de Sauvegarde Accélérée (PSA) d’août 2025, c’était un peu comme aller sonner les cloches au milieu d’un incendie en espérant que ça ferait tomber la pluie. Utile ? Discutable. Spectaculaire ? Assurément. Et pourtant, nos élus CFTC du CSEC ont joué le jeu, par cohérence et par sens du devoir.
Quant à la CFTC, nous avons estimé qu’aller assigner, au vu de l’état déjà préoccupant du Groupe, aurait été l’équivalent d’ajouter un boulet aux matelots qui sont déjà en train de ramer.
Résultat : à la première audience, on a pris une claque magistrale. Normalement, c’est là qu’on range la joue et l’égo. Mais certains ont préféré tester la double peine en Appel. Il paraît que l’obstination est une qualité… mais pas toujours dans le sens espéré.
Quant à faire croire que la seule porte de salut face à une future vente serait la judiciarisation, c’est oublier un détail : notre actionnaire est prêt depuis 2023 à quitter le secteur Télécom en France et pas que. Il l’expliquait déjà en février 2022 devant la Commission d’Enquête du Sénat : sans consolidation, pas d’investissements durables, pas de Fibre partout, et un ARPU qui reste raisonnable. Bref, le décor était planté depuis longtemps !
L’affaire Armando PEREIRA, elle a simplement achevé de convaincre notre actionnaire principal qu’ils étaient restés trop longtemps à bord d’un navire où le capitaine et son second se prenaient mutuellement pour des mutins. Une croisière qui aurait pu finir proprement si, au lieu de distribuer les cadeaux à la capitainerie depuis 10 ans, on avait pensé aux matelots qui maintenaient le bateau à flot et à rembourser nos créanciers. Mais bon, penser à ceux qui bossent, c’est une lubie beaucoup trop moderne et la gestion en bon père de famille ne semble pas être l’adage des grands patrons d’industrie.
Depuis le départ de “Papa”, nos deux présidents d’Altice et SFR s’activent pour recoller les morceaux de l’image SFR : un projet IMAGINE par-ci, un PLAN MARSHALL par-là. Une vraie jardinerie. Sauf que quand deux amis de trente ans ne peuvent plus se voir en peinture et décident chacun à leur manière de saborder la coque, l’un pour laver son honneur, l’autre pour polir sa retraite dorée, il est peut-être un peu tard pour planter des fleurs.
Alors oui, remettons les pendules à l’heure : la CFTC a été la seule, dès le début du PSA, à exiger une garantie de l’emploi en cas de vente. La seule, pas la “principale”, pas la “plus insistante” : la seule.
Et aujourd’hui encore, nous demandons à la Direction de s’installer autour d’une table pour imaginer les scénarios catastrophes qui arrivent sur nous comme un TGV lancé sans frein.
Le danger, c’est qu’à force de s’épuiser dans des combats perdus d’avance, le jour où il faudra vraiment aller devant la justice pour sauver l’emploi, il ne restera plus qu’une crédibilité aussi solide qu’un château de sable en pleine marée haute.
La CFTC, le syndicat suffisamment têtu pour garder espoir, et suffisamment déterminé pour se battre avec tous les outils disponibles afin de préserver ce qu’il reste à préserver : L’EMPLOI.




