UES SFR SEPTEMBRE 2024
Qu’il s’agisse de la prime d’Intéressement ou de la Participation aux Bénéfices, celles-ci ne doivent en aucun cas remplacer les augmentations de salaire. Les primes reflètent les résultats de l’entreprise, tandis que les salaires rémunèrent la contribution des collaborateurs.
Une prime c’est bien, mais du salaire c’est encore mieux !!!
PARTICIPATION AUX BÉNÉFICES …
Pour l’année 2022, le montant de l’enveloppe s’élevait à 1 798 396 €, réparti entre 10 726 bénéficiaires, tandis que pour 2023, elle atteint 3 054 866 € pour 10 208 bénéficiaires, représentant une augmentation de près de 70 %
Pensez-vous que cela soit suffisant ?
Trop peu pour compenser l’engagement total et les efforts déployés par chacun d’entre nous ces dernières années, car :
- Cette Réserve Spéciale de Participation (RSP) qui constitue l’enveloppe globale à répartir entre les salariés correspond tout juste au minimum légal, ce qui est incohérent au regard des bénéfices enregistrés par l’Entreprise ;
- La distribution de cette réserve, qui se fait à 50 % en fonction des salaires perçus et à 50 % selon le temps de présence effectif, ne fait qu’accentuer les inégalités…
Cependant, des solutions simples peuvent être mises en place pour améliorer la Réserve Spéciale de Participation (RSP) et éliminer les inégalités.
Voici quelques pistes proposées à la Direction par la CFTC :
- L’ajustement d’un ou plusieurs paramètres de la formule légale pour la rendre systématiquement plus avantageuse, notamment :
- « -5% du C » peut devenir « -2% du C », voire DISPARAITRE ;
- Le coefficient « ½ » peut être AUGMENTÉ ou SUPPRIMÉ ;
- Le rapport salaires/valeur ajoutée « S/VA » peut être lui aussi MODIFIÉ ou devenir un coefficient FIXE ;
- Enfin, le bénéfice fiscal après impôt peut devenir le bénéfice fiscal AVANT impôt ou LE RÉSULTAT D’EXPLOITATION.
La formule légale :
RSP (Réserve Spéciale de Participation) = ½ x (B – 5% C) x S/VA
- Une Réserve Spéciale de Participation distribuée à 100 % sur le temps de travail effectif.
Avec un tel accord de Participation aux Bénéfices, chaque salarié pourrait percevoir un montant équitable, qui serait entre deux et quatre fois supérieur.
Cependant, il est essentiel que la Direction s’engage réellement et que les autres Organisations Syndicales Représentatives nous soutiennent dans cette démarche !
Les salariés qui sont au cœur de la performance de l’Entreprise vont-ils enfin être récompensés à la hauteur de leur engagement et leurs efforts ?
… AVENANT À L’ACCORD D’INTÉRESSEMENT…
Sans accord d’Intéressement conclu entre l’Entreprise et les Organisations Syndicales Représentatives (OSR), aucune prime d’Intéressement ne pourrait être versée aux salariés en 2025. (Seules 2 OSR dont la CFTC, ont signé les avenants des 2 dernières années).
En Organisation Syndicale responsable et constructive qui défend l’intérêt de tous les salariés, la CFTC a négocié fermement avec la Direction pour une juste reconnaissance financière de l’implication de chacun dans son travail et :
Comme pour l’exercice 2023 versé en 2024, elle a signé cet avenant qui, au vu des résultats à fin juin et des tendances observées ces derniers jours, les premières estimations de pourcentage de l’Intéressement versé en 2025 serait de (tableaux ci-dessous) :
Pour rappel les trois critères d’Intéressement sont, l’EBITDA ajusté, le Chiffre d’Affaires (CA) et le Net Promoteur Score des marques SFR et RED by SFR (NPS). Si l’on peut mesurer les deux premiers à fin juin 2024, pour le NPS la valeur retenue se fait sur le dernier trimestre et représente à l’objectif 1%.
La prime d’Intéressement estimée à fin juin 2024 (hors NPS) serait donc de 4 % pour le Chiffre d’affaires et de 3,36 % pour l’Ebitda soit un total de 7,36 % mais, soyons prudent les trimestres à venir doivent confirmer ces résultats qui permettraient aux salariés de percevoir une prime d’Intéressement d’un niveau supérieur ou équivalent aux 2 dernières années.
… ANCIENNETÉ RECONSTITUÉE…
Vous avez probablement remarqué une modification de votre date d’ancienneté reconstituée et/ou de votre date d’entrée dans l’Entreprise sur votre fiche de paie de juin 2024. Cette modification a été effectuée sans aucune communication ni explication de la part de la Direction.
Face à cette situation, la CFTC a immédiatement réagi en interpellant la Direction et en demandant que ce point soit inscrit à l’ordre du jour du CSEC de septembre 2024.
Si vous souhaitez contester cette modification ou obtenir des précisions sur les périodes d’absence ayant entraîné une perte d’ancienneté, n’hésitez pas à contacter vos représentants CFTC, qui vous accompagneront pour faire valoir vos droits auprès de la Direction.
… ACTIVITÉES SOCIALES ET CULTURELLES…
Chez SFR, le budget dédié aux Activités Sociales et Culturelles (ASC) s’élève à 1 % de la masse salariale brute de l’UES SFR, soit 4 740 000 € pour 6 573 bénéficiaires. Cela représente une moyenne de 720 € par salarié.
La CFTC a pour priorité de vous restituer ce pouvoir d’achat à travers une gestion des ASC qui soit généreuse, transparente, équitable et adaptée à tous. Nous défendons une approche rigoureuse du budget imparti et des règles légales, tout en vous offrant la liberté de choisir vos prestations. C’est cette gestion juste et inclusive que la CFTC promeut dans tous les Comités Sociaux et Économiques.
Que vous soyez intéressé par des voyages, des activités culturelles, sportives, du cinéma, du théâtre, des concerts, des parcs d’attractions, des vacances en famille ou en solo, des services divers comme les chèques vacances ou Noël, ou encore des activités dématérialisées, la CFTC porte un seul mot d’ordre :
Chaque salarié doit en profiter équitablement et sans difficulté.
La gestion des activités sociales et culturelles doit respecter plusieurs principes fondamentaux :
- Améliorer les conditions de vie des salariés au quotidien ;
- Garantir un accès égal et non discriminatoire pour tous les salariés et leurs familles ;
- Prendre en compte vos besoins et attentes spécifiques ;
- Favoriser l’accès à ces activités à des tarifs
Pour la CFTC, la gestion des ASC est essentielle, car elle permet de lutter contre l’isolement et renforce la cohésion sociale, aussi bien au sein de l’entreprise qu’en dehors.
Cependant, force est de constater que cette gestion n’est pas toujours équitable. Pourquoi ?
- De nombreuses activités sont basées sur les centres d’intérêt des salariés (vacances, séjours au ski, voyages, etc.), favorisant ainsi les plus aisés au détriment des autres.
- Il existe aussi une iniquité régionale entre l’Île-de-France et les autres sites pour certaines activités proposées.
Saviez-vous que :
- Ce sont les élus des Comités Sociaux et Économiques qui sont responsables de la gestion des ASC dans l’entreprise, conformément à l’article L2312-78 du Code du travail ? Leur mission est d’assurer que ces activités bénéficient prioritairement aux salariés, à leurs familles et aux stagiaires. Ce principe est loin d’être respecté chez SFR.
- Les subventions actuelles allouées sont réparties de manière inéquitable. Voici quelques exemples concrets :
- Vacances : 4 % du budget global (soit 189 600 €) lui sont alloués pour seulement 460 salariés, avec une participation moyenne de 412 € par collaborateur.
- Voyages : 12 % du budget (568 000 €) lui sont alloués pour seulement 300 salariés, avec une participation moyenne de 1 900 € par collaborateur.
- Sport et culture : 15,5 % du budget (735 000 €) lui sont alloués pour 6 270 salariés, avec une participation moyenne de 117 € par collaborateur.
- Chèques Noël : 24 % du budget (1 138 000 €) lui sont alloués pour 6 222 salariés, soit une participation moyenne de 183 € par collaborateur.
- Chèques vacances : 30 % du budget (1 425 000 €) lui sont alloués pour 6 080 salariés, soit une participation moyenne de 234 € par collaborateur.
- Une subvention annuelle 2023 d’environ 50 000 € versée par les CSE (B2B, B2C et RSI) à l’Association Sportive New SFR (ASNS) qui bénéficie à des personnes ne travaillant pas chez SFR et à seulement 250 salariés soit une participation moyenne de 200 € par collaborateurs qui se rajoute à la subvention Sportive et Culturelle versée en interne d’un montant moyen de 117 €.
La CFTC estime que ce modèle de répartition doit être corrigé afin d’éviter des inégalités flagrantes.
Par exemple, certains salariés reçoivent plus de 2 400 € de subventions annuelles (voyage, association, sport et culture, chèques vacances, chèques Noël, etc…), soit plus de trois fois la moyenne par salarié, tandis que pour beaucoup d’autres, cette subvention est inférieure à 540 € (chiffre basé sur les chèques vacances, Noël, sport et culture).
Pour un juste équilibre, il serait plus simple de proposer des activités accessibles à tous et aux choix des salariés avec un CSE équitable et des Règles Simples, afin de réduire les inégalités, de garantir une meilleure répartition pour répondre aux besoins de tous les salariés comme :
- Une aide globale et identique pour les vacances, sous forme de chèques vacances ou de remboursements sur facture (voyages, locations, sorties en famille, etc.).
- Une subvention égale pour tous, couvrant sport, culture et loisirs (licences, concerts, cinéma, etc.), au choix du salarié, jusqu’à épuisement de celle-ci.
- Des voyages, locations et événements à tarif réduit (parcs d’attractions, piscines, théâtres, etc.) accessibles à tous, sans tirage au sort et sans impact budgétaire injustifié.
- Des chèques Noël familiaux pour chaque salarié.
- Une égalité entre les régions, en donnant aux élus locaux l’autonomie d’organiser des activités et sorties adaptées à leurs contextes locaux et en négociant des tarifs avantageux pour les salariés.
Cela nécessite une véritable élaboration du budget avec des critères d’attribution clairs et précis, permettant aux salariés de garder le contrôle sur leur utilisation.
Certes, les Activités Sociales et Culturelles sont proposées à l’ensemble des salariés, mais encore faut-il qu’ils puissent réellement en bénéficier !
En réalité, faute de communication et de règles claires, de leur complexité, de certaines d’entre elles non accessibles à une partie des salariés par manque de moyens financiers :
- Une grande majorité d’entre vous profite très peu des avantages auxquels ils ont pourtant droit.
Pour la CFTC ceci n’est pas acceptable et nous l’avons fait savoir lors des différents Comités Sociaux et Économiques mais, sachons rester humble.
En matière de gestion des œuvres sociales, la CFTC ne prétend pas avoir la solution universelle, mais nous croyons en une gestion basée sur la justice sociale, au bénéfice de tous les salariés.
Les ASC c’est la solidarité pour tous et un droit pour chacun !
…LES CESSIONS…
Altice sous la pression des créanciers et face à l’inquiétude des marchés
Au cours de l’année écoulée, plusieurs ventes significatives ont eu lieu. En novembre dernier, Drahi a vendu une partie des centres de données de SFR à la banque Morgan Stanley, pour un montant supérieur à 700 millions d’euros, tout en maintenant une participation de 30 % dans la nouvelle entité baptisée Ultra Edge. Puis, c’est la branche médias du groupe (BFMTV, RMC, etc.) qui a été cédée au groupe CMA CGM, dirigé par le milliardaire Rodolphe SAADÉ, pour la somme de 1,55 milliard d’euros.
Toujours dans le but de réduire la dette, la filiale TEADS, spécialisée dans la publicité en ligne, a été vendue début août à la société israélienne OUTBRAIN pour un milliard de dollars, dont environ 750 millions d’euros en espèces, le reste sous forme d’actions. S’ajoute à cela la vente partielle de Sotheby’s, la célèbre maison de ventes aux enchères spécialisée dans l’art et le luxe, au fonds souverain d’Abu Dhabi (ADQ), avec une levée de fonds de près d’un milliard d’euros. Patrick Drahi conservera toutefois la majorité des actions une fois l’opération finalisée, d’ici la fin de l’année.
En mi-août, Patrick Drahi a annoncé son intention de céder sa participation de 24,5 % dans British Telecom au géant indien Bharti Airtel, une transaction qui devrait lui rapporter environ 4 milliards d’euros d’ici début 2025, sous réserve des autorisations nécessaires.
La vente de La Poste Mobile à Bouygues, pour les 49 % détenus par Altice France, reste en suspens, le montant proposé – légèrement inférieur à 500 millions d’euros – ne satisfaisant pas Patrick Drahi.
Pour la CFTC, ces ventes massives sont un signe inquiétant. Derrière les chiffres colossaux et les mouvements financiers se cachent des milliers d’emplois en jeu, et le risque grandissant de voir SFR, ainsi que d’autres entités du groupe, devenir la proie de rachats ou de prises de participation extérieures. La CFTC restera vigilante et mobilisée afin de s’assurer que les intérêts des salariés ne soient pas sacrifiés au profit de la seule logique financière.
Nous attendons également avec intérêt les suites de l’appel d’offres de novembre 2023 pour savoir si la recherche d’un actionnaire minoritaire pour SFR est toujours d’actualité ou si la tendance s’oriente plutôt vers une majorité d’actionnaires parmi les créanciers, comme l’ont rapporté certains médias récemment.