Depuis plusieurs semaines, la presse économique multiplie les articles sur une possible vente de SFR par le groupe Altice. Le Figaro, La Tribune, Le Monde, Les Échos et d’autres médias de référence abordent ouvertement ce sujet, en lien avec la restructuration financière en cours chez Altice France.
Du côté de la CFTC, nous avons à plusieurs reprises interpellé la Direction pour obtenir des clarifications.
La réponse reste systématiquement la même : « Circulez, il n’y a rien dans les tuyaux ».
Pourtant, l’ampleur et la précision des informations relayées par la presse posent question.
Une médiatisation loin d’être anodine
Lorsqu’un sujet bénéficie d’une couverture aussi dense, bien documentée et coordonnée, il ne s’agit pas d’un simple hasard. Cela ressemble fortement à une communication stratégique organisée, dans le cadre d’un projet de cession.
Cette communication permettrait de :
- Préparer l’opinion à une revente partielle ou totale de SFR.
- Valoriser les atouts de l’entreprise (clients, réseau, offres).
- Attirer l’attention d’acheteurs potentiels, comme Bouygues Telecom ou Free.
- Faire pression sur certains créanciers, encore réticents à valider le plan de désendettement.
Que se passe-t-il concrètement ?
Altice a engagé une procédure de sauvegarde accélérée pour restructurer sa dette colossale (24 milliards d’euros).
L’objectif : la ramener à 15,5 milliards en échange d’une part du capital, tout en gardant le contrôle du groupe.
Cette opération, si elle aboutit, pourrait redonner une bouffée d’oxygène aux finances de l’entreprise, de restaurer la confiance des salariés, mais aussi redevenir « désirable » pour un ou plusieurs potentiels acquéreurs.
Et pour nous, les salariés ?
À ce jour, rien n’est officiellement annoncé. Mais nous savons que ce type de manœuvre peut avoir des impacts profonds. Vous êtes nombreux à vous interroger sur une éventuelle réorganisation, sur des éventuelles cessions d’activités et les incertitudes sociales possibles en cas de cession.
Ce que nous demandons
En tant qu’Organisation Syndicale, à la CFTC nous continuons d’appeler la Direction à sortir du silence, jouer la transparence avec les salariés et engager un dialogue social loyal sur les garanties à obtenir si une cession est réellement envisagée.
Restons vigilants, restons informés
À la demande de la CFTC, formulée lors d’un CSE Central, la session de questions-réponses avec les salariés initialement prévue en septembre 2025 avec Arthur Dreyfuss et Mathieu Cocq sera avancée à fin juin ou début juillet, afin de permettre d’obtenir des réponses à leurs interrogations et préoccupations dans les meilleurs délais.
Nous tenons à rappeler à la Direction qu’une Entreprise ne peut avancer avec une tête sans colonne : si l’actionnaire pense la stratégie, ce sont les salariés qui la portent, la soutiennent et la font vivre !
Nous continuerons à vous informer de manière claire, sérieuse et responsable.
L’avenir de SFR se joue aussi dans les décisions financières du groupe, mais il doit se construire avec ses salariés, pas sans eux.
