Comme vous le savez, Altice France et implicitement l’UES SFR entrent dans une phase cruciale de son plan de désendettement avec l’ouverture d’une procédure de sauvegarde accélérée.
Cette étape juridique, prévue depuis février 2025, vise à finaliser un accord avec plus de 96 % des créanciers, réduisant la dette du groupe de 24 à 15,5 milliards d’euros.
En échange, les créanciers obtiendraient 45 % du capital de SFR, accompagnés d’une contribution supplémentaire qui devra redescendre l’endettement à hauteur de 13 milliards.
Cette restructuration financière, pilotée par Patrick Drahi, intervient dans un contexte de spéculations croissantes sur une vente possible de SFR.
Du fait de ce désendettement « SFR redevient désirable » dixit Arthur Dreyfuss, et elle serait dorénavant valorisé entre 25 et 30 milliards d’euros.
Altice a déjà amorcé une cure d’amaigrissement en cédant plusieurs actifs, et se concentre désormais sur la relance commerciale de SFR et la vente d’actifs jugés non stratégiques, comme les antennes communes « Crozon » avec Bouygues Telecom.
Comme vous avez pu le constater des rumeurs de vente de SFR ne font que s’intensifier. Sur le plan concurrentiel, plusieurs acteurs se positionnent. Bouygues Telecom, Free et des groupes étrangers comme Etisalat ou Saudi Telecom seraient intéressés.
En revanche, Orange s’écarte de toute acquisition globale, évoquant des risques de domination du marché, mais n’exclut pas un intérêt partiel pour certains actifs.
La procédure de sauvegarde devrait s’achever fin septembre ou début octobre 2025, avant d’ouvrir potentiellement la voie à des négociations plus poussées. Toutefois, tout rachat nécessitera l’accord de l’Autorité de la concurrence et d’autres organismes d’autorité.
« Dans le dossier qui sera déposé au tribunal du commerce aucune conséquence n’est attendue pour la partie sociale » (sur l’emploi) dixit Laurent Halimi.
Aux yeux de la CFTC, Patrick Drahi ne doit pas détourner la procédure de sauvegarde accélérée de son objectif initial, qui est de redonner une bouffée d’oxygène aux finances de l’entreprise.
Cette étape doit également permettre de restaurer la confiance et de remobiliser les salariés autour des plans d’action visant à améliorer la qualité de service et la satisfaction client.
Il ne saurait être question de transformer cet outil en simple levier en vue de la vente de SFR, au risque de fragiliser l’ensemble des équipes du Groupe.
À la demande de la CFTC, formulée lors d’un CSE Central, la session de questions-réponses avec les salariés initialement prévue en septembre 2025 avec Arthur Dreyfuss et Mathieu Cocq sera avancée à fin juin ou début juillet, afin de permettre d’obtenir des réponses à leurs interrogations et préoccupations dans les meilleurs délais.
L’ÉQUIPE CFTC