Patrick Drahi peut respirer pendant que les salariés retiennent leur souffle

1 octobre 2025

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En février, Patrick Drahi a conclu un accord avec ses créanciers pour restructurer la dette colossale de 24 milliards d’euros du groupe. Quel est cet accord ? Il consiste en un transfert de 45 % des parts du Groupe en échange de l’abandon de 8,6 milliards d’euros de dette, ainsi qu’un rééchelonnement des 15,5 milliards d’euros restants. Cette opération impacte évidemment la santé financière de l’Entreprise.

Comme nous le détaillons ci-dessous, Altice avait deux échéances – on pourrait même parler de « murs » – dans son viseur : 2027 et 2028 avec respectivement 5,9 et 10,6 milliards d’euros à rembourser. La maturité de la dette gagne trois ans avec cet accord

 

Les Plans de Sauvegarde d’Altice France validés

Le Tribunal de Commerce de Paris a rendu « neuf décisions approuvant les plans de sauvegarde accélérée d’Altice France S.A. et de plusieurs de ses filiales », qualifiés d’étape cruciale pour l’avenir d’Altice qui précise que cette restructuration est purement financière : « elle n’a aucun impact sur les activités opérationnelles, commerciales ou sociales de l’Entreprise. L’activité se poursuit normalement, l’ensemble des emplois, des relations clients et des partenariats étant pleinement préservés ».

Contrairement au Parquet, qui avait adopté la même position que l’avocat du Comité Social et Économique Central (CSE) lors de l’audience d’examen de la procédure le 22 juillet 2025, le CSEC a fait appel de cette décision.

Attention : cet appel n’est pas suspensif, la Direction du Groupe prévoyant de mettre en œuvre le Plan de Sauvegarde dès le 1er octobre 2025, et ce, avant l’audience d’appel prévue le 4 novembre 2025.

Le CSEC avait déposé une demande de suspension en référé, examinée le 4 septembre 2025, afin d’empêcher l’exécution du Plan avant l’audience en Appel. Toutefois, cette demande n’a pas abouti. Par un jugement en date du 11 septembre 2025, le Plan de Sauvegarde accéléré a été provisoirement validé.

Alors que certains ont recours à la lecture dans le marc de café pour tenter d’entrevoir l’avenir de SFR, la CFTC préfère s’en tenir à une approche basée sur le concret et les faits. Nous ne disposons pas de boules de cristal ou de méthodes mystiques pour prédire ce qui nous attend.

Notre priorité est d’analyser des données objectives, des informations vérifiables et des éléments tangibles afin d’éclairer nos décisions et notre compréhension de la situation.

L’avenir de SFR doit se construire avec les salariés et dans la transparence, plutôt que sur des spéculations ou des communications qui ne font qu’attiser les peurs et rendre le climat actuel encore plus anxiogène.

À la CFTC, on privilégie les faits aux peurs, les solutions aux rumeurs

La peur ne sauve pas l’emploi contrairement au travail collectif, à l’analyse des faits et à la mobilisation.

TOUT EST POSSIBLE, TOUT EST IMAGINABLE

Ce que nous savons à ce jour :

  • Aucune offre de rachat n’est parvenue à la Direction.
  • Deux trajectoires opposées se dessinent pour SFR :
  • Scénario d’espoir : Avec la poursuite du développement de l’Entreprise grâce à un désendettement massif et aux reports des échéances à 2028 et 2033, offrant un nouveau souffle financier.
  • Scénario de danger : Avec la consolidation du marché à trois opérateurs, synonyme de risque majeur pour l’emploi et d’éventuelles ventes à la découpe.


Dans cette seconde hypothèse, lors de nos multiples entretiens avec la Direction, la CFTC a rappelé ses exigences :

  • Garantir l’emploi de tous les salariés.
  • Exiger une transparence totaledans toutes les décisions.
  • Rester vigilantsface à tout projet de rachat, également par des acteurs étrangers à ne pas négliger.

Votre avis compte

D’après le sondage MAVIEPRO lancé le 5 août 2025 :

  • 48 % d’entre vous voient le désendettement comme une opportunité pour le Groupe.
  • 50 % estiment qu’il n’est pas nécessaire de bloquer le plan par un recours.
  • Beaucoup expriment leur inquiétude face aux rumeurs de rachat, souvent alimentées par nos concurrents pour déstabiliser SFR ainsi que nos clients.

La CFTC continuera à vous informer de manière claire, sérieuse et responsable.

Ce ne sont pas uniquement les décisions financières du groupe qui déterminent le futur de SFR ; celui-ci doit se bâtir en collaboration avec ses salariés, et non sans eux.

ENSEMBLE, RESTONS MOBILISÉS ET INFORMÉS

 

 

NE LAISSONS PAS D’AUTRES PARLER À NOTRE PLACE !

INTÉRESSEMENT, SEUL UN ACCORD PERMET LE VERSEMENT D’UNE PRIME

 

Comme ces dernières années, l’accord d’Intéressement au niveau du Groupe a été signé par 2 Organisations Syndicales Représentatives dont la CFTC. Il fixe les conditions dans lesquelles les salariés pourraient bénéficier d’une prime d’Intéressement au titre de l’année 2025 versée en 2026.

Bien que signataire de cet accord, l’équipe CFTC regrette la non prise en compte de critères RSE et d’une répartition plus équitable et uniforme entre les salariés.

Un accord d’intéressement qui évolue !

Ce qu’il faut retenir

  • Durée de l’accord: VALABLE pour l’année 2025 uniquement (du 1er janvier au 31 décembre) ;
  • Bénéficiaires : TOUS les salariés en CDI ou CDD ayant 3 mois d’ancienneté au 31 décembre 2025 ;
  • Répartition: PROPORTIONNELLEMENT au temps de travail effectif ou assimilé et au salaire.
Un déclenchement sous conditions

 

Attention, l’Intéressement n’est pas garanti ! Il dépend de 4 critères :

  • L’EBITDA ajusté
  • Le Chiffre d’Affaires
  • Les CAPEX
  • Le NPS
  • Si ces 4 critères sont à l’objectif, alors l’Intéressement versé serait de 8 % de la masse salariale, ce qui est le montant maximum
Communication-trimestrielle-CFTC-SFR
Des résultats provisoires à confirmer

 

À la suite à la publication des résultats du premier et du second trimestre, tous deux étant au-delà des seuils de déclenchement, les tendances observées récemment nous conduisent à estimer que le taux d’intéressement versé en 2026 s’élèverait à 6,455 %. À titre de comparaison, l’intéressement 2024, versé en 2025, s’établissait à 6,237 %.

Cette estimation a été élaborée après une analyse approfondie des performances passées de l’Entreprise, en tenant compte des indicateurs financiers clés, des résultats opérationnels, ainsi que des tendances économiques et sectorielles en cours. Si ce résultat venait à se confirmer, la CFTC pourra se satisfaire de son rôle actif dans cette négociation, qui permettra aux salariés de percevoir une prime d’Intéressement. Cet engagement témoigne de notre volonté de contribuer à l’amélioration du pouvoir d’achat des salariés.

Ce qui serait une bonne nouvelle ne doit pas masquer les enjeux sociaux et économiques majeurs qui se profilent. La période qui s’ouvre est décisive. Votre engagement, tant professionnel que syndical, sera déterminant pour protéger nos emplois, notre savoir-faire et notre rôle dans l’avenir de SFR.

 

Nous tenons à rappeler à la Direction qu’une Entreprise ne peut prospérer sans une structure solide : si l’actionnaire définit la stratégie, ce sont les salariés qui la portent, la soutiennent et la mettent en œuvre au quotidien

 

 

À l’attention de la Direction Générale d’Altice France et de l’UES SFR

Monsieur Arthur DREYFUSS et Monsieur Mathieu COCQ

Madame Hélène LEDUC FONNESU

Copie : Monsieur Patrick DRAHI

 

Madame, Messieurs,

 

Le Syndicat CFTC, Organisation Syndicale Représentative chez SFR, vous adresse cette lettre afin d’obtenir, dès qu’une offre de rachat sera effective, des garanties fermes sur l’avenir de l’emploi dans notre Entreprise.

Les récents articles de la presse relatant les discussions sur un potentiel rachat de SFR et d’autres sociétés du Groupe, ainsi que les tensions entre les différents acteurs intéressés, engendrent une inquiétude légitime chez les salariés.

Ces tractations financières, qu’elles concernent une cession globale, une vente à la découpe, une cession d’actifs ou un refinancement partiel, font planer une incertitude majeure sur notre avenir professionnel et nos conditions de travail.

Nous rappelons que ce sont les salariés qui, par leur engagement et leur professionnalisme, assurent chaque jour la qualité de service et la compétitivité de SFR. Il est donc essentiel que la Direction assume pleinement sa responsabilité sociale en donnant des garanties claires dès qu’une Entreprise du Groupe s’engage en exclusivité sur une offre de vente.

Dans ce cadre, nous demandons :

  1. Le maintien de l’emploi et des compétences dans l’ensemble des entités de SFR, quelle que soit l’option retenue.
  2. La préservation des acquis sociaux et des contrats de travail, sans dégradation des conditions actuelles.
  3. La transparence totale sur l’impact social de toute opération engagée dans un processus de vente, avec une information régulière et anticipée des représentants du personnel.
  4. Un dialogue social renforcé, incluant la création d’un Comité de Suivi spécifique aux discussions stratégiques en cours.

 

La confiance et la sérénité des collaborateurs sont indispensables pour garantir la continuité des activités et accompagner les transformations. Dans l’esprit de la « tranSFRmation » et de la créativité mise en avant par la Direction, il nous semble essentiel de rechercher l’harmonie et l’équilibre entre les attentes des actionnaires et celles des salariés. Il est donc nécessaire que la Direction s’engage publiquement à protéger les salariés face aux incertitudes actuelles, afin de donner à chacun la visibilité et la stabilité dont il a besoin.

 Nous vous remercions par avance de l’attention que vous porterez à cette demande et espérons pouvoir échanger rapidement à ce sujet.

Veuillez agréer, Madame, Messieurs, l’expression de nos salutations distinguées.

 

L’équipe CFTC

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